Histoire des monuments aux morts

SYMBOLISME :

Le monument aux Morts est un lieu de mémoire, représentatif du lourd tribut payé par la commune lors de la première guerre mondiale.
Le monument aux Morts s'adresse à l'ensemble des combattants disparus. Les hommes sont égaux devant la loi et devant la mort.
Œuvre laïque conçues par une République séparée de ‘l'église depuis 1905. Le monument aux Morts ne porte pas de marques religieuses.

NAISSANCE D’UN PROJET NATIONAL :

Le culte qui donne naissance aux monuments aux Morts est né avant l’armistice. Les mutilés et réformés de guerre organisent des manifestations.

L’édification des monuments aux morts associe étroitement les citoyens, les collectivités locales et l’état. La loi du 25 octobre 1919, complétée par la loi de finances du 31 juillet 1920, pose le principe d’une subvention de l’Etat, mais il n’y a pas d’obligation de construire un monument. Ce sont les communes qui décident de rendre hommage à leurs morts.

Dans les années 1920/1925, il s'est édifié environ 36.000 monuments aux Morts en France

Une commission d'examens des projets d'érection de monuments commémoratifs de la guerre est mise en place dans chaque département. Le projet revient en mairie avec un avis circonstancié, des conseils techniques pour améliorer la qualité artistique de l'œuvre.

Monument de LA SELVE

Le 8 novembre 1920, le conseil décide d’acheter une plaque en marbre portant cette inscription. Cette plaque portera le nom des enfants de La Selve tués pendant la guerre et sera installée dans l’église.

 

 

 

Le 3 juillet 1921 le maire ne dispose que de 1468 francs, somme insuffisante pour le monument et demande de décider entre un monument et une plaque. Le conseil municipal, considérant que le souvenir des soldats tués au front doit demeurer impérissable, vote 1.000 francs.

Le 30 août 1921 le conseil municipal décide l'achat du modèle B de la "reconnaissance nationale" avec stèle n° 2. Ce monument placé sur la place publique en un endroit à désigner ultérieurement serait posé sur un socle cimenté et entouré d'une grille.

Le 4 novembre 1921 le conseil décide de l'achat d'un monument en pierre d'Euville pour 2.400 francs.

25 JUIN 1922 : Considérant que les sommes affectées au monument destiné à perpétuer le sacrifice consenti par les soldats de La Selve, sont insuffisantes pour acquérir un monument digne de ceux qui sont morts pour la France, approuvant le geste des anciens combattants et remerciant les donateurs anonymes ou connus, délibérant : Demande à l'unanimité l'autorisation à M le Préfet d'inscrire au Budget Prévisionnel de 1923 le report des sommes de 1922.

Le 30 novembre 1923, M. le Maire présente un second projet de monument. L'assemblée repousse ce projet à l'unanimité et décide de conserver le projet approuvé dans la réunion précédente. Décide en outre d'inscrire les noms sur le marbre et s'engage à payer la dépense supplémentaire du fait de ce changement.Décide d'ajouter " ET AUX MORTS DE 1870 " après les victimes civiles.

Le 21 février 1924, M. le Maire explique que la commission des monuments a refusé le projet. L'assemblée considérant que le projet a été élaboré par un architecte du gouvernement,que nos ressources ne permettent pas de s’adresser à ces marchands de monuments, que le projet doit être monté gratuitement par la S.I.G.E.A décide de maintenir le projet et prie M le Préfet de l'approuver.

Le 10 juillet 1925 le conseil municipal constate que les lettres adressées à son architecte communal au sujet du monument, sont restées sans effet. Regrette d'être dans la nécessité de faire part de son vif mécontentement à l'architecte et de lui dire qu'il montre trop de mollesse envers M. Galetier et Cie qui sont plus pressés de solliciter leur dû que d'achever des travaux pressés.  L'assemblée municipale compte que M Boucher se montrera à l'avenir plus sévère et demande que le monument soit complètement terminé dans les quinze jours.

Le 30 juillet 1925, paiement du poilu délivré par la fonderie. Cette entreprise étant en faillite, des paiements seront effectués par virement en banque.

 

Inauguration

Le 28 février 1927 le conseil municipal fixe l'inauguration au 8 mai.

Défilé des pompiers de La Selve rue de Lappion, le jour de l’inauguration du monument aux Morts de La Selve. En tête, à gauche Berdin Gaston, à droite Douay Rémy, Boron Albert, avec son sabre, commandant le détachement.

Éléments constitutifs

Type de statue : « Poilu, baïonnette au canon », qu’il ne faut pas confondre avec le type « Poilu au repos ».

Le prix total s'élève à  5.274 francs. (Plaque 530 francs, Poilu 2.744 francs et Piédestal 2.000 francs).

Le Sculpteur POLLACCHI, ou POLLACHI Jules François (1877-1958) n’a pas apposé de signature sur le monument.

L’Éditeur-fondeur GUICHARD, Edmond et Cie de Castelnaudary (Aude), n’a pas non plus apposé sa signature sur le monument, ni l’année de réalisation.

Le Matériau de la statue est de la fonte de fer bronzée.

L’emplacement est fixé sur la place publique avec débat pour le lieu précis.

L’inauguration le 8 mai 1927 est organisée avec lustre et vécue dans la ferveur des grandes émotions. Service funèbre, défilé, discours, dépôts de gerbe, appel des noms, sonnerie, musique, banquet sont au programme.

Le jardinet est le lieu où l'on commémore les absents est délimité, l’enclos a un caractère sacré. Seul le magistrat municipal, ou les anciens combattants d'arme, à la rigueur les innocents enfants des écoles, peuvent prétendre pénétrer cette parcelle de sol désormais sacrée.

La croix de Guerre est une décoration, un honneur officiel rendu aux combattants.

Les 11 noms sont classés par ordre chronologique de leur décès ou par ordre alphabétique jamais par ordre hiérarchique.

Le texte de l’épitaphe rappelle aussi la période 1870-1871 :

1914-1918             

 LA SELVE

A SES GLORIEUX MORTS

A SES VICTIMES CIVILES

ET AUX MORTS DE 1870 - 1871

Isidore JUMELLE est natif de LA SELVE mais inscrit sur le monument aux morts de LA MALMAISON

Le 26 novembre 2018, le conseil municipal reconnait Madame Marthe Eugénie MANCEAUX née DONNET comme victime civile une plaque avec cette mention est fixée sur le monument aux morts.

source Jean-François MARTIN